Jour 22 - Randonnées et rencontres au Lac Baïkal (Ep. 4)

A peine arrivés à Irkoutsk en Transsibérien que nous devons déjà nous rendre à la gare des bus pour aller à Listvyanka.

La route, bien fatiguée par le temps, nous fait valdinguer dans tous les sens. Arrivés à Listvyanka, il nous faut encore trouver notre logement qui se situe à quasi deux kilomètres de l’endroit où le bus nous a arrêté. Le plus long trajet avec nos sacs sur le dos. Arrivés au Belka Hostel, nous en profitons pour prendre une bonne douche après deux jours de train… Est-ce parce que le logement est très en retrait de la voie principale ou parce qu’il faut préserver l’eau, toujours est-il qu'il y a zéro débit. Tant pis pour les cheveux.

Nous souhaitons faire le “Great Baïkal Trail” le lendemain matin, nous partons donc dans l’après-midi pour le centre d’infos touristique et le centre où ils délivrent les permis pour se rendre dans la réserve où se trouve le GBT. Ils sont à 300 mètres l’un de l’autre paraît-il !

Personne n'arrivait à nous renseigner le lieu dans les nombreux "Tourist information centers"...

On aura quand même marché plus de 4 km, car nous n'avons pas été fichus de nous rendre compte que malgré les apparences, il ne s’agissait pas d’un quai et que nous regardions le côté impair de la route pour trouver le numéro 2 ! Évidemment entre le 3 et le 1, il n’y avait pas de 2… Heureusement, lorsque nous sommes arrivés face à l'établissement, la dame qui en sortait a bien voulu nous donner les permis pour la journée du lendemain 😊

Lorsque nous étions toujours dans le train, j’ai été piquée au pied par un moustique ou autre et mon pied ne fait qu’enfler… nous allons manger puis espérons aller dormir tôt et que ça passe. Mais cela m’inquiète quand même. Nous demandons au restaurateur s’il y a un médecin dans le coin, il nous renseigne un hôpital… En route donc pour l'hôpital ! Au final, cela relevait plus de l’hospice qu’autre chose et l’infirmière de garde, bien gentille, a accepté de regarder mon pied. Nous y sommes restés plus de ¾ d’heure, elle ne parlant pas anglais et nous ne parlant pas le russe. Google Translate ne nous a pas aidé pour le coup ! Au final, après avoir tapé plusieurs fois sur mon pied en disant qu'elle ne savait pas ce que c'était et me proposant de mettre du bicarbonate de soude, elle nous propose de revenir le lendemain voir le médecin à partir de 9h.

Une fois rentrés à l'hôtel, je remets la crème prescrite en Belgique et on verra bien le lendemain…

Finalement, nous avons surtout eu besoin de nous reposer et l'état de mon pied étant inchangé, nous décidons de partir pour le GBT peu avant midi et non tôt le matin comme nous le pensions.

L’effort est intense, la côte est raide, mais la vue en vaut la peine. Après un pique-nique au sommet, nous repartons vers les rives du lac. À ce stade, nous savons que nous n'atteindrons pas Bolshie Koty, prochain village qui nous permettrait de rentrer en bateau… heureusement Maps.me nous propose un chemin le long du rivage. Nous rencontrons Martin & Andréa, deux Allemands, embarqués dans la même situation que nous. Nous leur indiquons le chemin et ils nous devancent, le temps pour nous de faire quelques petites photos.

C’est parti pour nous aussi, le chemin du retour sera certainement plus paisible, mais voici que nos deux compères rebroussent chemin, Martin a le vertige, mais Andréa pense que ça passe. Bien, nous continuons, car nous n'avons pas trop peur des hauteurs, ou plutôt des profondeurs… La vue est imprenable, le flanc de colline est parsemé de fleurs et nous longeons le lac. Il faut tout de même savoir que les éboulements de roches ne sont pas rares et que l’air de rien, ça monte et ça descend à deux pas du bord. Nous comprenons le pauvre Martin, et encore, il n’a pas eu le temps de voir la partie escalade. À un moment, cela devient impossible de continuer, la côte est trop raide, nous avons perdu la trace et ne savons pas pour combien de temps encore il y a avant de rejoindre le village de Listvyanka. Nous redescendons donc vers la plage, sur notre arrière train, car le sol est trop meuble et la pente trop raide. Arrivés au rocher, nous apercevons un bateau et une “échelle” pour nous mener à la plage. Une fois sur la terre ferme, je surveille le bateau et Nicolas va voir au bout de la plage si ça passe… C’est un cul de sac ! Finalement nous prendrons bien un bateau pour rentrer, car si à vol d’oiseau il ne restait que 2 km, nous ne serions pas rentrés avant la nuit vu le terrain…

Tout cela donne faim, mais les restaurants ferment tôt en Russie. Heureusement, un nous accueille et nous y mangerons très bien.

Ah oui à propos, mon pied ! Étonnamment, cela lui a fait beaucoup de bien, car en rentrant il avait retrouvé sa taille normale 😃

Le lendemain, direction l'île d’Olkhon ! Un minibus nous conduit de porte à porte, yes ! Évidemment, il faut repasser par Irkoutsk et cela va nous prendre la journée, mais c'était plutôt sympa, car nous commencions à découvrir de nouveaux paysages et le petit passage en ferry était bien chouette.

Une fois sur l'île, c’est un vrai rodéo qui commence, ce ne sont plus des routes, mais des pistes ! Quand nous arrivons, il ne fait pas très beau et nous ne savons pas du tout ce qu’il y a à faire dans le coin. Il n’y a pas de banque ou de quoi payer par carte, on est un peu juste en argent, pourrons-nous faire des excursions ? Sinon, nous profiterons au rythme de l’île et de la nature. En plus, nous sommes en demi-pension et c’est pas mal, vu le peu de possibilités de sorties !

Surprise, nous retrouvons Martin et Andréa au souper, ne sachant pas où aller sur l'île, nous leur avions conseillé celui que nous avions réservé, Olga Rural Hostel. Et nous revoilà réunis à raconter nos péripéties à propos du GBT.

Ils iront faire une excursion vers le Nord en 4x4 le lendemain et nous proposent de les accompagner…  Chouette idée, et on a encore assez d’argent.

Lors de cette excursion qui nous emmène voir tous les sites touristiques de l'île, nous faisons la connaissance de Natascha qui loge au même endroit que nous et qui est russe, mais vit en Allemagne depuis 20 ans. Elle peut ainsi nous faire la traduction des différentes légendes qui entourent les lieux. Nous passons un très très moment tous ensemble.

Du coup, le jour d’après, ce sera bania (sauna) et baignade dans le lac ! Certainement le seul moyen pour nous de le faire vu la température glaciale de l’eau 😊.

Nous avons passés de très chouettes moments à nous 5, autour d’un verre d'alcool de Sibérie (Сиббиттер), et autre. Mais nous avons aussi rencontré beaucoup d’autres voyageurs : Kenneth 🇸🇬, Kristina & Nikita 🇷🇺, Magali 🇫🇷, Raphaël et ses deux amis 🇨🇭, Jasper & Janne 🇳🇱, Tobias & Irina 🇧🇪.

Ces échanges étaient très gais et nous ont fait passer de bons moments. Presque tous allaient ensuite vers la Mongolie et Pékin ou en venaient… peut-être nous reverrons-nous ?

Nous avons également pu profiter de randonnée dans la nature et de beaux couchers de soleil. Nous nous sommes imprégnés de l’atmosphère du village qui annonçait déjà la Mongolie et nous avons remercié la nature pour tout ce qu’elle nous offrait.

Il ne nous restait plus qu’à rejoindre Irkoutsk pour une dernière nuit avant le départ. Le transport était aussi organisé, mais nous avons eu une petite surprise quand sur la porte de notre hôtel, l'adresse avait changé. Heureusement le chauffeur a bien voulu nous y mener.

Le déluge est tombé, nous sommes juste sortis manger. De toute façon, nous aurons du temps le lendemain pour visiter avant de partir… Dernière vérification des billets avant de dormir par acquis de conscience. C’est vrai que nous sommes les seuls à partir l’après-midi dans toutes les personnes que nous avons croisées. Et de fait, Real Russia s’est trompé en nous indiquant l’heure locale, ils avaient ajouté 10 heures et pas 5 ! Du coup, ce sera levé aux aurores et pas de visite de la ville !

Un gentil chauffeur de taxi nous mènera à bon port et nous pourrons attendre le train avec tous les autres touristes. Ce trajet s'annonce moins authentique...